Les principaux arguments de l’initiative
Trinkwasserinitiative: Fakten und Hintergründe, 24. Juni 2020 (PDF en allemand)
Avis de droit de la FSP/VSA (PDF en allemand)
Cette initiative est-elle bien nécessaire? L’eau potable en Suisse est pourtant irréprochable, non?
Oui, l’initiative est plus que jamais nécessaire. La qualité de notre eau potable est fortement menacée par l’agriculture industrielle, qui dépend des pesticides, des aliments pour animaux importés et des antibiotiques.
C’est ce que montrent les mesures et les rapports actuels de l’Office fédéral de l’environnement. Au moins un million de Suisses consomment de l’eau potable contaminée par des résidus de pesticides au-delà de la limite légale (source en allemand).
1. L’agriculture industrielle actuelle engendre trois problèmes pour l’eau potable :Les pesticides et leurs produits de décomposition s’infiltrent dans notre eau potable via les sols et les cours d’eau. Pour en savoir plus cliquez ici.
2. En raison de la production de viande, de lait et d’œufs qui dépend des aliments importés, une quantité beaucoup trop importante de fumier et d’ammoniac pénètre dans le sol, l’air et l’eau. Cela conduit à une pollution excessive par les nitrates des sols et de l’eau potable. L’ammoniac pollue également nos poumons avec des particules fines, menace la biodiversité et endommage le climat. Pour en savoir plus, cliquez ici.
3. Des tonnes d’antibiotiques sont utilisées dans l’élevage intensif, principalement à titre préventif. Cela favorise le développement de bactéries résistantes aux antibiotiques. Ces bactéries pénètrent dans les terres agricoles par le biais du lisier ou du fumier et donc dans nos aliments, dans nos cours d’eau et dans notre eau potable. Pour en savoir plus, cliquez ici.
Est-ce que l’initiative menace la sécurité alimentaire et nous rend-elle plus dépendants des importations ou des pays étrangers?
Au contraire. Cette initiative réduit massivement notre dépendance vis-à-vis des pays étrangers concernant les importations nécessaires à la production alimentaire actuelle. L’agriculture suisse est aujourd’hui dépendante des importations d’aliments pour animaux, de pesticides, d’antibiotiques, de pétrole, etc. Pour produire une calorie de nourriture, deux calories sont aujourd’hui importées ! Si l’on fermait totalement les frontières, l’agriculture suisse s’effondrerait en peu de temps avec les méthodes de production actuelles.
La manière la plus rapide pour devenir plus indépendant des importations alimentaires est de mettre fin au gaspillage inutile de nourriture (2,8 millions de tonnes par an , soit 30 à 50 %).
500’000 ha de terres arables et 320’000 ha de pâturages sont nécessaires pour cultiver des aliments destinés à la consommation suisse qui sont finalement gaspillés (Food Waste) ! Source : Rapport de l’EPFZ, page 57 Figure 23 (en allemand).
Avec moins de gaspillage alimentaires, nous aurions assez de terres pour produire des aliments de manière durable, écologique et surtout sans pesticides. Et nous devrions importer moins de nourriture. Il faut également garder à l’esprit que l’agriculture sans pesticides n’entraîne pas en soi une baisse des rendements. Grâce à un investissement accru dans la recherche dans ce domaine, comme le demande l’initiative pour l’eau potable propre , de nouvelles méthodes et mesures peuvent être développées dans l’agriculture biologique et les rendements peuvent être continuellement augmentés.
Pourquoi les aliments importés doivent-ils être produits de manière durable à l’étranger ?
En 2017, l’Initiative pour la sécurité alimentaire de l’Union Suisse des Paysans a été ancrée dans la constitution. Le nouvel article constitutionnel prévoit des relations commerciales transfrontalières qui contribuent au développement durable de l’industrie agricole et alimentaire – tant en Suisse qu’à l’étranger. La Confédération doit donc promouvoir le commerce équitable au lieu du libre-échange et veiller à ce que seuls des aliments produits de manière durable soient importés.
Les denrées alimentaires deviendront-elles plus chères à cause de l’initiative?
Non. Une production alimentaire sans pesticides, comme l’exige l’Initiative pour une eau potable propre, ne doit pas forcément être plus chère. C’est ce que prouvent l’entreprise Fredy’s AG et la boulangerie Jowa (Mirgros).
Le boulanger Fredy Hiestand produit ses pains et viennoiseries sans pesticide depuis 2019 – sans augmenter les prix de vente. Et Migros estime que le pain sans pesticide coûte environ deux centimes de plus par pain. Pour en savoir plus, cliquez ici (en allemand).
Il faut également garder à l’esprit que l’agriculture sans pesticides ne signifie pas en soi des rendements plus faibles. Grâce à un investissement accru dans la recherche dans ce domaine – également prévu par l’initiative pour une eau potable propre – de nouvelles méthodes et mesures peuvent être développées dans l’agriculture biologique et les rendements peuvent encore être augmentés.
Les fortes marges des grands distributeurs entraînent des prix élevés
En outre, ce ne sont pas les coûts des producteurs qui sont responsables des prix élevés des denrées alimentaires en Suisse, mais les marges élevées des grands distributeurs (en allemand).
La vérité des coûts
Si l’agriculture conventionnelle devait payer pour les dommages consécutifs à sa production, qui selon les calculs d’Avenir Suisse s’élève à 7,6 milliards de francs par an, ses produits seraient bien plus chers que les denrées alimentaires produites de manière durable.
Une production sans pesticides rend les aliments plus sains, et non plus chers !
Si l’initiative est adoptée, les agriculteurs pourraient-ils renoncer aux paiements directs afin de produire de manière plus intensive ?
Non. La production ne peut pas être intensifiée si les paiements directs sont supprimés. Même avec les méthodes de production actuelles, l’agriculture suisse n’atteint pas les objectifs environnementaux légaux en vigueur et enfreint les lois sur la protection de l’eau et de l’environnement. Une intensification supplémentaire (utilisation accrue d’aliments importés, de pesticides, augmentation du nombre d’animaux, antibiotiques prophylactiques, etc.) dégraderait encore plus le bilan environnemental. Cela n’est pas compatible avec la législation environnementale existante.
De plus, il faut également rappeler que l’agriculture suisse a déjà une intensité de production extrêmement élevée – même en comparaison avec l’agriculture européenne, qui est l’une des plus intensives au monde.
Qu’est-ce que l’initiative entend par entend par « production sans pesticides » ?
Par « production sans pesticides », l’initiative entend la production alimentaire sans pesticides chimiques de synthèse. Les substances utilisées dans l’agriculture biologique ne sont pas concernées par l’initiative.
Est-ce que les pesticides ne seraient pas simplement utilisés à l’étranger plutôt que dans notre pays?
L’utilisation de pesticides n’est pas nécessaire, que ce soit en Suisse ou à l’étranger. Des milliers d’agriculteurs et d’agricultrices produisent déjà depuis des décennies des aliments conformément à l’initiative pour une eau potable propre, sans pesticides chimiques de synthèse toxiques. Ce n’est que si l’utilisation des pesticides est arrêtée et que la production alimentaire est totalement exempte de pesticides que notre eau potable et notre santé peuvent être protégées durablement. C’est pourquoi nous devons réorienter les subventions vers une production alimentaire sans pesticides.
Depuis peu, la Suisse a également la possibilité d’exiger une réduction de l’utilisation des pesticides de l’autre côté de la frontière. En 2017, l’initiative pour la sécurité alimentaire de l’Union suisse des paysans a ancré dans la Constitution, que les relations commerciales doivent désormais contribuer « au développement durable de l’agriculture et du secteur agroalimentaire ». Cela donne à la Suisse le pouvoir d’introduire des critères de durabilité pour les importations, notamment pour garantir qu’elles aient été cultivées sans pesticides. Il n’y a donc pas de raison de craindre une utilisation accrue des pesticides à l’étranger.
Dans quelle mesure les tests sur les substances actives des pesticides sont-ils fiables?
Les effets des pesticides sur l’environnement et la santé ainsi que leur mode de propagation dans les eaux ne deviennent apparents qu’après de nombreuses années d’utilisation. Rien qu’entre les années 2005 à 2020, 175 substances actives de pesticides autrefois autorisées ont dû être retirées du marché en Suisse, notamment en raison de dommages causés à la santé et à l’environnement.
Le cas le plus récent est celui de l’insecticide Chlorpyrifos, qui sera interdit à partir de l’été 2020. La raison : les résultats de la recherche montrent qu’il peut endommager le cerveau des bébés à naître. Cela montre une fois de plus qu’il est irresponsable de répandre des produits chimiques synthétiques à haute toxicité biologique sur de grandes surfaces cultivables, des vignes et des cultures fruitières.
Avec cette initiative, nous voulons mettre fin à ce jeu dangereux avec notre santé. Depuis des décennies, des milliers d’agricultrice et d’agriculteurs produisent déjà des aliments sans pesticides chimiques synthétiques toxiques, conformément à l’initiative pour l’eau potable propre. Ils nous montrent la voie de l’avenir.
Relever les valeurs limites des pesticides au lieu de se conformer aux lois sur la protection des eaux et de l’environnement l’environnement
Au lieu d’appliquer systématiquement la loi sur la protection de l’eau et de restreindre l’utilisation des pesticides, le gouvernement fédéral a décidé d’augmenter les valeurs limites de certains pesticides dans les eaux de surface à partir du 1er avril 2020 .
Ces augmentations prévues des valeurs limites sont une carte blanche donnée à l’agriculture pour utiliser encore plus de pesticides et violer ainsi le principe de précaution.
Pourquoi les importations d’aliments pour animaux sont-elles nocives pour l’environnement et notre santé?
Le plus grand problème du niveau élevé des importations d’aliments pour animaux (1,2 million de tonnes par an, reportage en allemand) de l’agriculture suisse est que les animaux ne vivent plus là où pousse leur nourriture.
Le surplus de lisier que nous produisons avec les aliments importés en Suisse manque à l’étranger. En Suisse, ce lisier entraîne des émissions excessives d’ammoniac et une surfertilisation massive. Cela nuit fortement à notre environnement et à notre santé. Pour en savoir plus, cliquez ici.
Combien y a-t-il vraiment de Suisse dans la viande suisse aujourd’hui?
Moins que vous ne le pensez. La production suisse de viande, de lait et d’œufs est fortement dépendante de l’étranger. Chaque année, 1,2 million de tonnes d’aliments concentrés pour animaux sont importées pour augmenter le nombre de têtes de bétail et donc la production. 50% de la viande suisse et 70% des œufs et poulets suisses ne pourraient pas être produits du tout sans aliments importés.
Les aliments importés, qui ont une forte teneur en éléments nutritifs, entraînent d’énormes excédents d’engrais en Suisse sous forme de lisier et d’ammoniac. Ceux-ci causent d’immenses dégâts environnementaux, polluent notre eau potable et nuisent à notre santé.
Ce qui porte la croix suisse, doit provenir de Suisse. Les agriculteurs devraient produire eux-mêmes les aliments pour leurs animaux, échanger ou partager les aliments et le fumier de ferme sur une base régionale. Pour le bénéfice des hommes, de la nature et des animaux. C’est ce qu’accomplit l’Initiative pour une eau potable propre. Pour en savoir plus, cliquez ici
Quelle est la valeur nutritive des aliments importés?
L’auto-approvisionnement de la Suisse en aliments pour animaux semble élevé avec 85 %. Toutefois, ce calcul ne se base que sur le poids. La valeur nutritionnelle est plus pertinente. Les 15 % d’aliments importés (soja et céréales) ont une telle valeur nutrititive qu’ils permettent de produire 50 % de la viande suisse et 70 % des oeufs suisses.
Selon l’Union suisse des paysans, 85% des aliments pour animaux d’élevage sont produits dans le pays et seulement 15% sont importés. Est-ce exact ?
L’auto-approvisionnement de la Suisse en aliments pour animaux semble se situer au niveau élevé de 85%. Toutefois, L’Union suisse des paysans se limite à parler du poids des importations d’aliments pour animaux. Cela est trompeur pour les consommatrices et les consommateurs.
Le facteur décisif pour le volume de production de viande, d’œufs, de poulets et de lait en Suisse n’est pas le poids des aliments importés, mais la valeur nutritive des aliments importés . Les 15% de fourrages importés (1,2 million de tonnes de soja et de céréales par an) ont une valeur nutritionnelle tellement élevée que 50% de la viande suisse et 70% des œufs et poulets suisses peuvent être produits avec !
La valeur nutritionnelle est également cruciale pour l’impact environnemental, car elle entraîne d’énormes excédents de fumier, d’ammoniac et de nitrates. Cela pollue les eaux et nuit à notre santé. Voici plus d’informations à ce sujet, qui ne sont pas disponibles sur le site de Proviande (l’organisation est en partie financée par l’argent de nos impôts).
Pourquoi peut-on continuer à échanger des aliments pour animaux entre exploitations agricoles?
Selon la formulation du texte de l’initiative, il est toujours possible de vendre et d’acheter des aliments pour animaux sur une base régionale, car:
« (…) peut être nourri » ne signifie pas, dans le langage courant, que le bétail doit être nourri avec des aliments produits dans l’exploitation. Cela signifie plutôt que pour satisfaire aux exigences des prestations écologiques requises, il doit être théoriquement possible de pouvoir nourrir le bétail avec du fourrage produit « sur la ferme », c’est-à-dire de produire le fourrage pour les animaux de la ferme. Sinon, le texte aurait dû être formulé avec l’expression « étant nourris » ( Expertise de Bähr/Grosz, SFV & VSA, Rz 223, page 59, en allemand). Les exploitations agricoles d’une région peuvent donc continuer d’échanger et de partager le fourrage et le fumier et peuvent former des communautés agricoles.
L’objectif de cette réglementation est de limiter l’élevage à une production dépendant de la terre, dans le but de réduire:
des niveaux élevés de nitrates dans les captages d’eaux souterraines ;
l’apport de nitrates et de phosphore dans les eaux du Plateau suisse ;
les problèmes environnementaux dans les zones de production d’aliments pour animaux (forêt tropicale humide),
ainsi que pour lutter contre l’acidification et la surfertilisation des forêts, des zones humides, des réserves naturelles et des prairies maigres en nutriments.
Combien de lacs étouffent à cause de l’élevage intensif?
En raison de la pollution causée par une trop grande quantité de lisier (article en allemand), les lacs de Baldegg, de Hallwil, de Sempach et le Greifensee doivent être aérés artificiellement depuis des décennies. Les coûts de ces mesures sont bien sûr supportés par le contribuable.
En même temps, nous utilisons l’argent de nos impôts pour subventionner précisément la production de viande, de lait et d’œufs qui dépend d’aliments importés et qui est si nuisible pour les lacs. C’est absurde ! L’initiative sur l’eau potable permettrait également de résoudre ce problème à moyen terme. Pour en savoir plus, cliquez ici.
Est-ce que l’initiative interdit l’utilisation d’antibiotiques?
Non. L’initiative réclame plutôt que les antibiotiques ne soient utilisés dans l’élevage des animaux de rente que lorsqu’une maladie survient réellement, et non plus à titre prophylactique et sur tous les animaux en même temps comme auparavant. Les modifications nécessaires dans les élevages sont déjà mises en œuvre depuis longtemps dans de nombreuses exploitations.
Des bactéries multirésistantes se sont formées par l’usage excessif d’antibiotiques pendant des décennies. Celles-ci pénètrent dans les terres agricoles par le biais du lisier et du fumier et favorisent l’entrée de la résistance aux antibiotiques dans la la nourriture , dans les cours d’eau , et même dans notre eau potable.
En 2014, la Commission des experts fédéraux pour la biosécurité a déclaré ces bactéries résistantes aux antibiotiques comme étant « la plus grande menace biologique pour la santé publique en Suisse ». Si nous n’agissons pas, cela peut nous ramener, d’un point de vue médical, 100 ans en arrière, à une époque précédant la découverte d’antibiotiques permettant de sauver des vies.
Des infections sévères, des chimiothérapies, des transplantations ou d’autres interventions chirurgicales ne pourront être encore traitées qu’à la seule condition que des antibiotiques efficaces restent disponibles. L’initiative y contribue de manière importante.
L’utilisation prophylactique d’antibiotiques n’est-elle pas déjà interdite aujourd’hui?
Non. L’utilisation prophylactique d’antibiotiques continue d’être autorisée et pratiquée. Malheureusement, la révision partielle de l’Ordonnance sur les médicaments vétérinaires (OMédV) du 1er avril 2016 mentionne que l’approvisionnement d’antibiotiques à titre prophylactique est restreint, mais l’emploi prophylactique d’antibiotiques n’est pas interdit.
N’avons-nous aucune influence sur le bien-être des animaux à l’étranger?
Nous pouvons tout à fait influencer l’élevage des animaux à l’étranger ! Le Conseil fédéral peut déjà imposer des conditions, restreindre ou interdire l’importation, le transit et l’exportation d’animaux et de produits animaux pour des raisons de protection des animaux (Art. 14 LPA)
La Suisse peut garantir que les producteurs étrangers maintiennent des normes de production aussi élevées que celles de la Suisse. Nous avons ouvert la voie à cet objectif en 2017 avec l’initiative pour la sécurité alimentaire , lançée par l’Union suisse des Paysans. Elle exige que seuls des aliments produits de manière durable soient importés.
Migros a promis à ses clients qu’à partir de 2020, seuls les produits animaux fabriqués conformément aux normes suisses de protection des animaux seront importés. Et Coop s’engage également à garantir que la viande importée provienne d’animaux dont l’élevage est au moins conforme à la législation suisse sur la protection des animaux.
La vie d’un animal de rente dans la publicité – un conte de fée?
La vie d’un animal de ferme dans la publicité ressemble à un conte de fée mais n’a rien à voir avec la réalité.
Est-ce que l’initiative ne risque pas de priver de nombreuses exploitations agricoles suisses de leurs moyens de subsistance?
Non. Les changements prévus par l’initiative permettront aux agriculteurs de produire de manière rentable tout en protégeant les ressources naturelles. Cela crée des perspectives pour l’avenir.
En plus des paiements directs, les agriculteurs reçoivent également le soutien de la recherche, de la vulgarisation et de la formation agricole ainsi que des aides à l’investissement. D’autre part, la période de transition de huit ans prévue par l’initiative offre aux agriculteurs une marge de manœuvre suffisante pour procéder à la réorientation nécessaire. Pour en savoir plus, cliquez ici.
L’initiative ne prévoit pas d’interdictions. Elle lie simplement les paiements directs financés par l’argent de nos impôts à un bilan écologique durable.
Est-ce que l’initiative met en danger des places de travail et affaiblit la place économique suisse?
Au contraire: l’initiative devrait stimuler la place économique suisse sur plusieurs marchés prometteurs et en expansion. Il en résulte des avantages et une importante avancée par rapport à la concurrence internationale. Car l’initiative engage la Confédération
à orienter la recherche, la vulgarisation et la formation agricoles, ainsi que les aides à l’investissement, vers une production alimentaire qui se passe de plus en plus de pesticides et d’antibiotiques prophylactiques
à soutenir les exploitations qui produisent de manière efficace et durable à partir de leurs propres ressources.
Cela conduit à plus de recherche et de développement en faveur d’une production respectueuse de l’environnement, de la sélection de variétés résistantes, d’une production de qualité et des aliments plus naturels, d’une meilleure image pour l’agriculture suisse et de la Suisse comme place scientifique.
Pourquoi l’utilisation de pesticides dans les zones résidentielles et de transport ne sont pas réglementées par l’initiative?
L’initiative pour l’eau potable propre garantit que l’argent de nos impôts ne soit versé qu’aux exploitations agricoles qui produisent sans pesticides. 85 à 90% des pesticides sont utilisés dans l’agriculture. Les pesticides utilisés dans les logements et les transports ne sont pas subventionnés et ne sont donc pas au centre de l’initiative.
Cependant, en ce qui concerne la consommation de pesticides dans les zones d’habitation et de transport, elle fait l’objet d’une intervention politique et pourrait, avec la motion de Maya Graf présentée le 16 mars 2018, interdire les pesticides chimiques de synthèse à usage non professionnel. Pour en savoir plus, cliquez ici.
Quelle quantité de glyphosate consomment les CFF?
Les CFF se sont fixés l’objectif de renoncer à l’utilisation du glyphosate d’ici 2025.
D’après les chiffres de la Confédération, la quantité de glyphosate vendue en Suisse en 2016 s’élève à 203,9 tonnes. Les CFF consomment environ 2 à 3 tonnes de glyphosate par an selon leurs chiffres.
Des résidus de médicaments, du plastique et d’autres micropolluants provenant de personnes et de l’industrie se retrouvent également dans l’eau. Pourquoi ces pollutions ne font pas partie de l’initiative?
Nous ne pouvons malheureusement pas résoudre tous les problèmes du monde avec une seule initiative. Mais avec notre initiative, nous pouvons faire en sorte que des milliards de subventions ne soient plus investis dans une production alimentaire qui pollue nos eaux et notre eau potable.
Plus de 30’000 produits chimiques: c’est l’estimation de l’office fédéral de l’environnement (OFEV) du nombre de produits utilisés par l’industrie et le commerce dans l’agriculture et les produits de consommation.
Cependant personne ne sait combien de substances chimiques sont utilisées aujourd’hui en Suisse. Grand nombre de ces substances se retrouvent après utilisation comme micropolluants dans nos rivières et nos lacs. En 2016, la Confédération a pris des mesures et modernisé les plus importantes stations d’épuration des eaux usées avec une nouvelle étape de traitement contre les micropolluants.
L’agriculture ne peut pas être raccordée aux stations d’épuration des eaux usées. Ces milliards d’investissement n’ont donc aucun effet sur l’utilisation de pesticides, d’antibiotiques et d’engrais dans l’agriculture. Une raison de plus pour imposer à l’agriculture d’honorer ses obligations. Après tout, le contribuable soutient l’agriculture avec la somme considérable de 3 milliards de francs par année.